jeudi 4 juin 2009

Article de Maison du Fleuve Rhône

Genève-Marseille en kayak. Aux pagaies : Noé Escrina et Maël Besson

« Un pari d’étudiants devenu aventure humaine »

anael Crédit photo : Roman MEYER

Le 1er avril dernier à la pointe de la Jonction (Genève), Noé Escrina et Maël Besson, duo passionné de sport et nature, embarquent sur leur kayak bleu azur biplace. Objectif : descendre le Rhône pour relier Marseille par étapes de 60kms en moyenne par jour. Le 11 avril, arrivée à Carry-le-Rouet, les conditions météorologiques étant trop dangereuses. Petit retour sur ce défi sportif, aventure humaine et passion.

Pourquoi avez-vous décidé de descendre le Rhône en kayak ?

Ce n’est ni une première, ni un exploit, mais notre projet a été motivé par différentes raisons. La première, établir une liaison nord-sud, relier une ville suisse (Genève) avec le sud de la France (Marseille). La seconde : vivre l’ambiance d’une petite expédition, se faire plaisir, sans être obligés d’aller à l’autre bout du monde. Le Rhône est un moyen pour découvrir la nature à notre porte, c’est un terrain de jeux à proximité.

Nous nous sommes rencontrés à l’Université de Savoie à Chambéry au sein d’une formation management des événements sportifs et culturels, et depuis sommes « compagnons de cordée ». Après l’alpinisme, la randonnée, la voile sur le lac d’Annecy et du Bourget, l’idée de tester notre endurance sur l’eau d’un fleuve nous a séduit. Le kayak était la formule la plus économique et la plus facile. Notre pari d’étudiants, à l’origine, a rencontré un écho favorable auprès des personnes que l’on a contactées : médias, entreprises, sponsors, particuliers… sans oublier la famille et les amis. Depuis l’organisation, les préparatifs, jusqu’à l’accueil lors des différentes étapes, le côté humain de l’aventure s’est développé au fur et à mesure.

Au terme de votre voyage, quel regard portez-vous aujourd’hui sur le Rhône ?

Nous avons découvert les multiples facettes du Rhône. De nombreuses métropoles longent son parcours telles que Genève, Lyon, Avignon, avec en amont ou aval les usines aux odeurs nauséabondes. Les pollutions sont réelles, des déchets en tout genre sont présents.

Toutefois nous avons pris conscience de sa richesse et des possibilités qu’il offre. Cela a été très riche. Nous avons réalisé son rôle de voie de communication avec la Méditerranée, compris le réseau de navigation mis en place. Nous avons franchi les barrages, nombreux, grâce au portage. Ce fleuve est surprenant avec ses canaux aux allures d’autoroutes (lorsque nous voulions prendre de la vitesse et surfer sur la vague des péniches) et ses bras morts à la faune et flore abondantes. Le côté sauvage du Rhône, on l’a trouvé et il nous a étonnés. Des plaisirs simples resteront pour toujours gravés dans nos esprits, tels l’envol de cygnes sauvages, le bruit caractéristique de la queue d’un castor, le plongeon d’un ragondin, trois arbres adoptés comme perchoirs pour des centaines de rapaces en migration, des flamands roses en vol formant un V parfait…

Le Rhône, c’est tout ça… et bien d’autres choses !

Envisagez-vous de réitérer cette aventure ?

A long terme, nous avons l’idée de créer une randonnée en associant tous les clubs des villes traversées. Les personnes intéressées pourraient s’y joindre à tout moment, participer à une ou deux journées comme elles le peuvent ou le souhaitent. Un travail en amont s’avère nécessaire pour constituer une équipe, mobiliser des bénévoles et concrétiser le projet. Cet événement ne serait pas centré sur l’aspect sportif, il en existe déjà de nombreux. Il s’agirait surtout de prendre le temps de regarder et d’écouter ce qui se passe à deux pas de chez nous, de se faire plaisir au quotidien.

Vivre intensément est notre devise, le sport notre mode d’expression, l’aventure notre passion !